samedi 17 décembre 2011

MENACE DE LA TURQUIE A LA FRANCE


Génocide arménien : Erdogan menace Paris en cas d'adoption d'un texte réprimant le négationnisme

LEMONDE.FR avec AFP | 16.12.11 | 13h05   •  Mis à jour le 16.12.11 | 17h51
Le premier ministre turc Tayyip Erdogan a vilipendé le projet de loi français, qui, selon lui, "vise de façon hostile la république de Turquie, la nation turque et la communauté turque vivant en France".
Le premier ministre turc Tayyip Erdogan a vilipendé le projet de loi français, qui, selon lui, "vise de façon hostile la république de Turquie, la nation turque et la communauté turque vivant en France".REUTERS/UMIT BEKTAS

Le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, menace la France de conséquences "graves, irréparables" qu'aurait l'adoption d'un projet de loi réprimant la négation du génocide arménien. "Je souhaite exprimer clairement que si ces démarches arrivent à terme, les conséquences sur les relations politiques, économiques, culturelles et dans tous les domaines avec la France seront graves", a souligné M. Erdogan dans une lettre envoyée au chef de l'Etat français,Nicolas Sarkozy.

M. Erdogan, dont le pays a toujours refusé de reconnaître le génocide arménien (1915-1917), évoque aussi l'impact "irréparable" sur les relations franco-turques qu'aurait le vote de ce texte par le Parlement français, exhortant M. Sarkozy à faireobstacle au projet.
Le texte, qui prévoit un an de prison et 45 000 euros d'amende en cas de contestation de génocide, a été adopté à l'unanimité moins deux voix par la commission des lois de l'Assemblée le 7 décembre et doit être examiné le 22 par les députés.
"Je souhaite sincèrement que vous tiendrez votre promesse de faire échouer des initiatives de ce genre et empêcherez ainsi des démarches qui auront des conséquences irréparables" sur les relations bilatérales, a dit M. Erdogan. Il a en outre appelé la France à faire preuve de "bon sens" et à empêcher que les rapports bilatéraux deviennent "l'otage des revendications de tierces parties", faisant référence à l'Arménie. "Ce projet de loi vise directement la République de Turquie, la nation turque et la communauté turque de France, et nous le considérons comme hostile", a ajouté M. Erdogan.
Le chef du gouvernement turc a également appelé à faire prévaloir le sens commun sur les considérations politiques. En France, la diaspora arménienne, forte de 500 000 membres, est assidûment courtisée à l'approche de l'élection présidentielle de 2012.